hauts de hurlevent
Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë par Yann et Edith (Delcourt / édition épuisée)

D’accord, nous sommes déjà en mars, mais je n’ai que quelques jours de retard pour vous proposer un avis sur la sélection du mois de février de Comic Whales, club de lecture lié à la découverte du format BD. Le thème du mois dernier étant les adaptations, l’album choisi était Les Hauts de Hurlevent de Charlotte Brontë par Yann et Edith aux éditions Delcourt. Après quelques recherches (l’album n’est plus commercialisé) je me suis donc plongée dans l’adaptation de ce roman, monument de la littérature anglaise du 19ème siècle et chef- d’oeuvre du roman gothique.

Commençons par résumer brièvement l’histoire: Hurlevent, isolé sur la lande anglaise est la demeure de la famille Earnshaw dont la vie va radicalement changer lorsque le père de famille revient de voyage avec Heathcliff le jeune bohémien qu’il vient de recueillir. Le garçon, fier et orgueilleux ne sera jamais totalement accepté par la famille mais va nouer avec Catherine la jeune fille de la maison une relation complexe: tous deux épris de liberté, sans aucun lien de sang, ils vont au fil des années, construire « quelque chose » de fusionnel. Pas tout à fait amis, ni frère et sœur, ni amants mais indispensables l’un à l’autre, ils resteront incapables d’avoir une relation sereine et feront le malheur de leur entourage.

Je dois l’avouer, je n’ai jamais aimé les Hauts de Hurlevent alors que j’adore Jane Eyre, oeuvre de Charlotte, une autre sœur Brontë. Je pense que c’est du à mon manque d’empathie envers les personnages: Heathcliff et Cathy sont tout deux des monstres d’égoïsme et ont je crois, la relation la plus toxique de toute la littérature. J’étais donc plus que circonspecte en ouvrant cet album mais je pense que les auteurs ont atteint leur but: en effet, même s’il a du être difficile de résumer un roman de plusieurs centaines de pages en 94 planches, l’essentiel y est: l’égoïsme de la capricieuse Cathy, sa relation compliquée avec Heathcliff, Hindley devenu détestable par la haine qu’il nourrit mais surtout, la violence de la haine et des ressentiments qui font la force de l’écriture d’Emily Brontë. J’ai aussi beaucoup aimé le dessin même s’il peut parfois sembler un peu enfantin et l’alternance des planches sombres et des planches claires matérialisant soit les moments heureux soit la violence de l’histoire.

En conclusion, cet album peut soit être une très agréable façon de se replonger dans le roman soit constituer un premier pas dans la découverte de l’oeuvre d’une des plus célèbres romancières anglaises, en bref, une adaptation réussie…

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